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Tisse
Parfois cet effrayant étalage de sentimentalisme m'écoeure, c'est un jour teigneux j'ai les oreilles en arrière l'échine hérissée et le poil rugueux, beuark un peu de retenue ma fille, qu'aurait fait Calamity Jane dans ce cas, hein, si c'est comme ça, Loutre retourner forêt et respirer odeurs terre chaude je me fais, alors que je m'engage dans un petit chemin qui descend vers l'inconnu, avec pour objectif principal d'explorer un peu les alentours, c'est que je travaille dans le plus bel endroit du monde ou du moins un endroit dont je n'aurais jamais, mais alors jamais, pu imaginer les richesses, voilà la vraie chance, à laquelle je ne m'attendais absolument pas, d'être comblée comme ça par les arbres, le parc en enfilées sauvages sans fin, dans une perspective étroite qui laisse toujours la place à l'imagination, peut-être un samedi matin à pas de loup je verrai des renards, tisse tisse tisse la trame du sentiment la chaîne de la peur, tisse tisse tisse petite parque la falaise et la lumière.

D'te façon (version animal on est mal pour les jours de teigne) il restera toujours les livres, la musique et le vin je me dis en me relevant le sourire aux lèvres, je viens de passer deux heures contre un arbre au soleil, loin très loin de tout, pouvoir s'isoler comme ça dans une journée de travail c'est plus que de la chance, au pire et au cas où version animal en quarantaine, la sf, le rock et la bière, rhâ de quoi être heureuse vraiment, Calamity Jane n'aurait rien demandé de plus, tandis que du plat de cet excellentissime bouquin (Jack McDevitt, Les Machines de dieu, un superbe space op archéologique, si, si) je chasse une bande d'abeilles de guêpes enfin des trucs jaunes rayés de noir qui font bzz et qui en veulent à mon pain au chocolat, rien de plus vraiment, tisse tisse tisse les échecs et le bruissement du monde tisse tisse tisse petite parque la parole dans le noir.



Ecrit par Loutre, le Vendredi 14 Octobre 2005, 18:28 dans la rubrique Journal de bord.

Commentaires :

Vincent
17-10-05 à 04:00

"Qui pleure là sinon le vent simple..."

Le premier vers de la "jeune Parque" de Paul Valéry

Courage pour tes dents