Une importance moyenne
A 18 pages près on avait tout bon. Le texte donc (le texte, le texte, c'est le texte que vous analysez et rien d'autre, ne cessé-je de m'égosiller, métaphoriquement s'entend, dans leurs marges, tout en me demandant rêveusement si ça changerait ma saisie du monde, de passer outre 5 ou 6 ans de dressage au poststructuralisme. Probablement oui, mais comment savoir ? C'est un peu comme de savoir si ça changerait ma vie de cesser d'avoir la peur au ventre : je risque de louper des virgules hyper-importantes). "[Il] restait parfaitement silencieux et immobile, comme si tout cela ne le concernait pas. Il était plus recroquevillé qu'allongé et semblait considérer le monde proche comme l'élément de décor d'un tableau accroché à l'envers mais qui n'en gardait pas moins toute sa raison profonde. Ainsi sont les Aborigènes qui estiment que l'empreinte d'un être est aussi consistante que son existence, que le passage d'un individu émet des vibrations qui sont le chant de la vie et que tout ça est peut-être de la foutaise. J'avais parfois assisté à des palabres menées par mon compagnon avec de vieux gars de rencontre [...] accroupis devant un petit feu minutieusement entretenu brindille par brindille, les yeux dans un vague lointain, les haussements de sourcils ponctuant de maigres échanges verbaux, ils étaient impressionnant de gravité et comme chargés de tout le sens de l'existence. Jusqu'à ce qu'ils éclatent d'un rire bref, comme deux augures romains qui se rencontrent, signifiant peut-être par là que tout cela n'avait qu'une importance moyenne."
Ecrit par Loutre, le Lundi 16 Octobre 2006, 20:04 dans la rubrique Journal de bord.
Commentaires :
Content de te lire à nouveau.
Un pub en passant, pour un blog littéraire L'Alamblog avec pleins d'infos sur des éditeurs et des auteurs dont on ne parles pas beaucoup (du tout) ailleurs, des bibliographies (ça intéresse encore quelqu'un, les biblios ?) il y est même question de libraires fantomatiques et improbables.
Bises.