:).
Ni morte ni desséchée, mais plutôt couleur brugnon et en vacances. Pas en vacances de moi hélas, car j'aimerais pouvoir laisser ma vieille peau derrière, à me débattre sans fin dans ce truc spiralique de l'angoisse -, bon, il y a des trèves lumineuses certes, mais il y a aussi des acmés. Partir en vacances avec quelqu'un qui --, bah, laissons tomber, qui me fera toujours souffrir quoiqu'il fasse, souffrance en très grande partie fantasmée, anticipée, une sorte d'arrière-plan malsain, et moi toujours à l'affut de ce qui pourrait me faire souffrir, des signes et tout le bordel ; et puis bon, la situation n'est pas si claire que ça, bon ben ouais. Bref, je me perds.
Enfin, pour le moment, entre le Clos-Lucé (on y aura été, finalement) et le Gévaudan, et à Issoire précisément, et sous l'orage, à essayer de me simplifier le monde -- un effort que je ne peux désespérément pas fournir, moi qui suis capable de courir une heure tous les matins bordel, c'est rageant : passer à travers ma grille de décryptage ; les barreaux sont rouillés par le temps mais pas au point que je puisse les faire péter dans une explosion d'oxyde de fer, et solidement implantés au coeur du truc qui ondule façon bizarre en émettant forcément une vague lueur radioactive, ah, être quelqu'un d'autre, gérante de camping dans le Val de Loire, tenancière du bar de la plage, serveuse à roller.
Ceci dit ça va hein, va pas paniquer ami lecteur :). Version normale je suis en vacances avec L., on campe dans des trucs quatre étoiles avec piscine, on fait l'amour sous les douches des sanitaires pour hommes, on ne s'engueule jamais, on regarde des séries sur l'ordi dans la tente le soir (le truc qui a changé ma vie : le convertisseur 12 v/ 220 v), (le comble de la postmodernité : camper dans une décathlon de 50 cm2 mais regarder des séries le soir) et on a même récupéré un barbeuk dans les poubelles ce matin. On s'endort la tête sous les étoiles et on attend demain la pleine lune sur les bords de l'Allier. C'est juste que notre relation semble avoir définitivement dépassé le stade de la mièvrerie, et que je tente de me persuader que ce n'est pas le début de la fin, ahem, hauts les coeurs me dis-je, enfin ça au moins ça ne change pas, même si j'en arrive à regretter ma vie de célibataire uniquement préoccupée d'amours imaginaires, dont pas une minute ne ferait le poids face à la réalité.
Et puis la Loire bien sûr, la Loire comment dire la façon dont la lumière ourle le bord des nuages et se retrousse en transfigurant le paysage, quelque chose comme ça (trop de prétérition nuit gravement à la santé, aussi vais-je me taire, en plus ça doit être l'heure de ma bière du soir).
Commentaires :
C'est vrai, tu es rare.
Et tant pis pour la spirale d'angoisses, aimons.
Bises
Loutre, tu es rare, mais je te lis toujours avec plaisir.