Repose en paix
Ce n'est pas tant la mort de ma grand-mère qui me désole (après tout, mourir pendant son sommeil à 90 ans, c'est plutôt miséricordieux -- mais ceci dit ça me désole, c'est la seule grand-mère que j'aie jamais connue après tout et elle grillait très bien les toasts, quant à sa bouillie au chocolat, c'était la meilleure du quartier) mais petit un le fait que mon père passe le premier sur la liste et que nous nous retrouvons, nous, les petits-enfants, à la deuxième génération et non plus à la troisième. Marf, ça vous vieilllit d'un coup et j'ai du mal à penser que mon père, héros de mon enfance et probablement le seul mec que j'aime de façon tout à fait inconditionnelle est vieux.
Petit deux, le fait de se situer (ou non) dans l'histoire familiale n'est pas une partie de plaisir. La vache je préfèrerai faire passer les oraux du bac un jour de plus que de passer une journée à toiser/être toisée par les oncles, tantes et cousins. Enfin y'a pire, et une partie de la toute récente histoire familiale, justement, révélée par mon père au téléphone tout à l'heure fait passer la pilule avec humour, cf. le concours de ricanements avec mon frère tout à l'heure.
Ouaipf, moi mon père il est normal au moins, pas comme la vieille dame mal collagénée aux lèvres de traviole qui se fait appeler ma tante ni comme mon post-délinquant d'oncle. Ça risque de ne pas être triste au cimetière mercredi, entre les insultes pensées tout haut, les renversements d'alliances et mon hussard noir de père qui va encore penser qu'entrer dans une église lui bousille l'aura pour des mois.
Et ci-gira la plus belle langue de pute que la banlieue parisienne ait jamais porté. Quand elle était plus jeune bien sûr, depuis quelques années c'était devenu un pitoyable oiseau aux os creux qui ne tenait pas sur ses jambes, elle perdait pas mal la boule et pas que ça et ne me régalait plus avec ses fascinantes pensées profondes sur ma mère, ma belle-mère, voire la mère de ma mère, que je n'ai jamais connue. Je la pleurerai quand il le faudra, seule. (A suivi avant que je ne l'efface un long développement sur des souvenirs d'enfance dont tout le monde se fout (j'étais petite, j'étais grosse, j'étais moche et bouh personne ne m'aimait parce que j'étais la fille de ma mère) mais le fait est que la seule chose dont je me souvienne pour le moment avec tendresse c'est qu'elle m'a décortiqué mes crevettes roses jusqu'à ce que j'aie 21 ans, mais ça va venir).
Repose en paix ma grand-mère. L'histoire familiale ne s'arrête pas là, tes enfants, petits-enfants et arrières-petits-enfants ont encore de nombreuses et belles conneries à faire mais désolée, elle ne passera pas par moi.
Petit deux, le fait de se situer (ou non) dans l'histoire familiale n'est pas une partie de plaisir. La vache je préfèrerai faire passer les oraux du bac un jour de plus que de passer une journée à toiser/être toisée par les oncles, tantes et cousins. Enfin y'a pire, et une partie de la toute récente histoire familiale, justement, révélée par mon père au téléphone tout à l'heure fait passer la pilule avec humour, cf. le concours de ricanements avec mon frère tout à l'heure.
Ouaipf, moi mon père il est normal au moins, pas comme la vieille dame mal collagénée aux lèvres de traviole qui se fait appeler ma tante ni comme mon post-délinquant d'oncle. Ça risque de ne pas être triste au cimetière mercredi, entre les insultes pensées tout haut, les renversements d'alliances et mon hussard noir de père qui va encore penser qu'entrer dans une église lui bousille l'aura pour des mois.
Et ci-gira la plus belle langue de pute que la banlieue parisienne ait jamais porté. Quand elle était plus jeune bien sûr, depuis quelques années c'était devenu un pitoyable oiseau aux os creux qui ne tenait pas sur ses jambes, elle perdait pas mal la boule et pas que ça et ne me régalait plus avec ses fascinantes pensées profondes sur ma mère, ma belle-mère, voire la mère de ma mère, que je n'ai jamais connue. Je la pleurerai quand il le faudra, seule. (A suivi avant que je ne l'efface un long développement sur des souvenirs d'enfance dont tout le monde se fout (j'étais petite, j'étais grosse, j'étais moche et bouh personne ne m'aimait parce que j'étais la fille de ma mère) mais le fait est que la seule chose dont je me souvienne pour le moment avec tendresse c'est qu'elle m'a décortiqué mes crevettes roses jusqu'à ce que j'aie 21 ans, mais ça va venir).
Repose en paix ma grand-mère. L'histoire familiale ne s'arrête pas là, tes enfants, petits-enfants et arrières-petits-enfants ont encore de nombreuses et belles conneries à faire mais désolée, elle ne passera pas par moi.
Ecrit par Loutre, le Dimanche 6 Juin 2004, 22:20 dans la rubrique Journal de bord.