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On the road again
L. a le truc pour réapparaître dans le paysage au moment où je m'y attends vraiment le moins -- non pas que je me sois jamais attendue à grand chose de sa part -- c'est assez bizarre et si on excepte le message d'il y a deux ans noyé sous les dzwoing, la dernière fois c'était le soir de l'éclipse, avouons qu'il y a de quoi se poser des questions, au moins ne pas résister à la tentation d'y voir un signe.
Et là il me prend en flagrant délit de manque de mépris, de manque d'indifférence. C'est comme si, la tête ailleurs, j'avais laissé une large portion de frontière sans gardes et qu'il en profitait.
Il est peut-être la preuve vivante de maThéorie Des Accrocs Dans Le Tissu Du Temps, ou bien c'est le résultat de sortilèges lancés il y a vingt ans mais la vache, vingt ans pour qu'un lâcher-prise soit effectif et qu'un sortilège agisse, Mercure avait vraiment du plomb dans l'aile, à moins qu'à force de bastons avec Saturne il ait complètement mangé la commission et ne s'en soit souvenu qu'aujourd'hui.
Ou encore ça peut être un cadeau délicieusement ironique du vieux barbu (examen de conscience. Mais je n'ai rien demandé n'est-ce pas ? Rien de précis en tous les cas).
Ou alors il a de sacrés problèmes et besoin de se remonter le karmotron en faisant amende honorable pour des faits datant d'il y a vingt ans.
L'hypothèse la plus vraisemblable est que tout ceci n'a pas pas le moindre sens, que la psychée masculine m'est totalement impénétrable (rien de nouveau) et que j'aimerais assez que les garçons soient fournis avec un mode d'emploi correctement traduit.
Remis dans la contexte l'ensemble paraît tout de même vaguement ironique ; parce qu'il s'en est fallu de peu pour que je ne saute en marche à cause de cette souffrance il y vingt ans ; pas sûre, du reste, que ça en ait valu la chandelle mais quoi, ça a continué, peut-être pour la pureté de quelques matins dans l'air glacé, pour quelques nuits où je me suis tenue droite face au ciel et où ma volonté a prévalu, peut-être pour croire nonchalamment que se reconstruire avait du sens.
Franchement, j'ignore si ça en valait la peine, mais il restait encore quelques bons livres à lire, quelques univers à partager dans des éclats de rire alors j'ai repris le baluchon, remis le chapeau, j'ai détourné la tête devant le chien, pas voulu voir le gouffre et j'ai fait comme si.


Ecrit par Loutre, le Samedi 27 Décembre 2003, 14:47 dans la rubrique Journal de bord.