Le temps se pense-t-il comme temps ?
--> Tradale mal foutue
Bah... Entre deux surveillances d'examen que j'assure bien je sois en grève, histoire de ne pas en rajouter et surtout pour faire plaisir à l'adorable Agnès, je traduis des passages the The Spiral dance, de Starhawk. Je suppose que je n'ai pas le droit. D'un autre côté, si je la traduis pour moi-même, pourquoi les autres ne pourraient-ils pas en profiter ?
… C’est une identification intuitive de l’énergie en tant que qualité de la matière. Mais c’est une vieille révélation, très vieille, probablement l’intuition d’un shaman paléolithique… " Garry Snyder(1)
La mythologie et la cosmologie de la magie sont enracinés dans cette "intuition du chaman paléolithique" : que toute chose est constituée d’énergie, de vortex de forces mouvantes, continues, au fil de flots toujours recommencés. Sous des apparences d’indépendance, d’objets figés dans un courant de temps linéaire, la réalité est un champ d’énergie qui fige temporairement les énergies en formes. Dans le temps, tout ce qui est figé se dissout, mais c’est seulement pour se réassembler ensuite en de nouvelles formes, en de nouveaux vecteurs.
Cette vision de l’univers comme une réciprocité de forces mouvantes — qui, incidemment, correspond à un étrange degré aux vues de la physique moderne — est le produit d’un mode de perception très spécial. La conscience éveillée ordinaire considère le monde comme établi ; elle se concentre sur une seule chose à la fois, l’isolant de son contexte, comme si on éclairait une forêt sombre avec le faisceau lumineux très étroit d’une lampe torche : on ne peut illuminer qu’ une seule feuille ou qu’une seule pierre à la fois. La conscience extraordinaire, l’autre mode de perception qui est plus large, holistique (2),et indifférencié, considère davantage les réseaux de correspondances(3) et leurs relations que les objets fixes. C’est le mode de la conscience modifiée (4). C’est une pâle lumière argentée qui révèle le jeu des branches entrelacées et la danse des ombres, une lumière qui considère les différents sentiers comme autant d’espaces dans le grand tout.
Les aspects magiques et physiques de l’art sont concernés par l’éveil de la conscience modifiée et celle-ci doit, par l’entraînement, devenir un un outil utile. La magie n’est pas quelque chose de surnaturel ; c’est — selon la définition de Dion Fortune — l’"art de changer de conscience à volonté" — d’allumer ou d’éteindre la torche, de remarquer les détails, de voir avec les étoiles.
La conscience ordinaire est très valorisée dans la magie, mais les sorcières en connaissent les limites. C’est, en un sens, une grille à travers laquelle nous donnons sens au monde, un système de classification qui nous a été transmis culturellement. Il y a une infinité de grilles pour déchiffrer le monde ; l’"autre vision" nous libère des limites de notre culture.
"Nos semblables sont des magiciens noirs" disait Don Juan, le chaman Yaqui, à son étudiant Castanéda dans Histoires de pouvoir (5). "Réfléchis un moment. Est-ce que tu peux dévier du chemin qu’ils t’ont fixés ? Non. Tes pensées et tes actions sont fixés pour toujours en leurs termes. Moi, de l’autre côté, je t’apporte la liberté. Elle est chère, mais le prix n’en est pas impossible. Alors crains tes ravisseurs, tes maîtres. Ne perds pas ton temps et ton pouvoir a avoir peur de moi".
En magie, le prix de la liberté c’est, premièrement, la discipline et la responsabilité. La vision modifiée est un potentiel naturel inhérent à chacun de nous, mais il faut beaucoup de travail pour la développer et l’entraîner. Les pouvoirs et les possibilités acquis doivent être utilisés de façon responsable ; sinon, comme pour Sauron dans Le Seigneur des anneaux, ils détruiront ceux qui les possèdent. Ceux qui voudront être libres doivent aussi être disposés à être éventuellement marginalisés. Dans nos cultures occidentales modernes, les artistes, les poètes et les visionnaires, laissons pour le moment les sorcières de côté, les mystiques et les chamans sont souvent rejetés par leur culture, laquelle tend à dévaluer l’intangible en faveur des solides fruits du succès monétaire. Mais le prix final de la liberté est la volonté de faire face à ce qui est le plus effrayant de tout, sa propre identité. La conscience modifiée, l’"autre moyen de savoir" est davantage le mode de perception de l’inconscient que celui de l’esprit rationnel. Les profondeurs de notre propre être ne sont pas toutes en lumière ; pour voir clairement, nous devons volontairement plonger dans l’obscurité, dans nos abîmes intérieurs et reconnaître les créatures que nous y trouveront. Comme l’explique l’analyste jungien M. Esther Harding dans Woman’s Mystery, "Ces facteurs subjectifs […] sont de puissantes entités psychiques, qui appartiennent à la totalité de notre être, qui ne peuvent être détruites. Aussi longtemps qu’elles restent des parias méconnus de notre vie consciente, elles viendront s’interposer entre nous et tout ce que nous voyons, et notre monde entier en sera soit altéré, soit éclairé."
Peut-être que le moyen le plus convainquant de présenter la conception qu’a la magie de l’individu est d’examiner quelques unes des récentes découvertes expérimentales des biologistes et des psychologues. Robert Ornstein, dans The Psychology of Consciousness, décrit ses expériences avec des sujets épileptiques ou ayant subi des dommages cérébraux. Il démontre que les deux hémisphères du cerveau sont spécialisés précisément dans les deux modes de conscience dont nous venons de discuter. "L’hémisphère gauche (qui correspond à la partie droite de notre corps) est concerné principalement par un mode de pensée analytique, logique, notamment dans les fonctions verbales et mathématiques. Il fonctionne en séquences principalement linéaires. Cet hémisphère semble traiter l’information de façon séquentielle". Comme notre faisceau de lumière, il se concentre sur un seul sujet à la fois, en excluant les autres. Il perçoit le monde comme fait de choses séparées, dont on peut avoir peur ou envie, qui peuvent être manipulées pour convenir à nos desseins. "Il semble avoir évolué à partir de sa fonction première qui était d’assurer notre survie biologique". "L’hémisphère droit (connecté au côté gauche de notre corps) semble être spécialisé dans les opérations mentales holistiques(2). Ses aptitudes au langage sont très limitées. Cet hémisphère est principalement responsable de notre orientation dans l’espace, de nos activités artistiques, de notre image corporelle, de la reconnaissance visuelle. Il traite l’information de façon plus diffuse que ne le fait l’hémisphère gauche, et ses charges exigent qu’il intègre plusieurs entrées (6) à la fois." Il s’agit de la vision modifiée, qui considère l’univers comme une danse d’énergies tourbillonnantes, qui "ne pose pas comme des axiomes définitifs les concepts de durée, de futur ou de passé, de cause ou d’effet, mais qui propose un ensemble atemporel de motifs". (7)
Ce mode de conscience est vital pour la créativité. Comme l’énonce Anton Ehrenzweig dans The Hidden Order of Art, "La complexité de n’importe quel travail artistique, même simple, dépasse de loin les pouvoirs de la conscience ordinaire, qui, avec ses points de mire très précis, ne peut être présente que pour une chose à la fois. Seule l’extrême indifférenciation de la vision inconsciente peut traiter ces complexités. D’un simple coup d’œil, elle traite images et masses avec la même impartialité".
(1). In Lee Bartlett, " Interview — Gary Snyder ", California Quarterly 9, 1975, pp. 43-50.
(2) Holistique. Cf. définition holisme : n. masc. (du grec holos " entier "). Philosophie. Mot créé par le philosophe sud-africain J.C. Smuts (Holism and Evolution, 1926 ), pour définir un système où les phénomènes sont des totalités irréductibles à la somme ou même à l'association structurelle de leurs composantes. V. Teilhard de Chardin. Ce mot, qui connaît aujourd'hui une grande fortune, a été repris pour décrire, dans des domaines aussi différents que la physique quantique, l'épistémologie ou les médecines douces et les doctrines "New Age ", des systèmes que l'on veut caractériser par les relations de dépendance ontologique existant entre leurs parties constituantes, en opposition à l'approche de la "philosophie analytique " qualifiée alors de "réductionnisme ". Dans la phraséologie d'un grand nombre de sectes développant une vision de l'homme fondée sur l'interdépendance de tous les éléments du cosmos, ce concept ne veut plus dire autre chose que "tout est dans tout ". Merci qui ? (NdT)
3. Traduction libre ! En fait Starhawk utilise le mot " motif " (pattern). Je trouve que " réseau de correspondances " est davantage évocateur. Si je me plante, n’hésitez pas, engueulez-moi par mail !
4. Ouche ! Dans le texte : " starlight mode ". Evocateur oui, mais à force de filer la métaphore… la cruche se casse. Je traduis donc " starlight consciousness " par " conscience modifiée ". C’est dit. Proposez mieux, je suis preneuse.
5. Carlos Castaneda, Tales of Power, New York, Simon & Schuster, 1974, pp. 28-29. Traduction française Histoires de pouvoir, Gallimard, coll. "Essais" (en poche, donc…) Autres Castaneda disponibles en poche aussi. Ça a vieilli non ?
6. Le vocabulaire américain m’énerve, surtout ses métaphores ! ! ! Je traduis bien entendu "input" par "entrée". Si quelqu’un a une meilleure idée…
7. Ce sujet me fait immanquablement penser à ce que disaient les personnages de La Tour interdite, de Zimmer Bradley… Dans les deux cas, c’est la gardienne Léonie qui parle à Damon.
Référence 1 (La Tour interdite, Pocket n°5320, traduction Simone Hilling) "Et la vérité, c’est que ton esprit est un réseau ténu de mouvances intangibles dans un royaume d’abstractions."
Référence 2 : (idem) "Toute pensée ayant jamais dérangé le tissu dont l’univers est fait demeure, indélébile, et peut être retrouvée [ …] Il n’est pas facile d’éloigner suffisamment son esprit des concordances pour libérer ce que vous appelez le monde réel du temps tel que vous le connaissez. Le temps lui-même n’est sans doute rien de plus qu’un moyen de structurer la réalité, afin que nos cerveaux puissent la comprendre […]. Dans l’ultime réalité de l’univers, au regard duquel nos expériences ne sont que des approximations, il est probable que le temps séquentiel n’existe pas, mais que passé, présent et futur soient confondus en un tout chaotique. Au niveau physique — qui inclut le niveau où nous nous trouvons en ce moment, le monde des images où nos visualisations recréent constamment le monde que nous préférons voir autour de nous — nous trouvons plus facile de nous déplacer de ce que nous appelons le passé vers le présent, puis le futur. Mais en réalité, même un organisme physique existe sans doute immédiatement dans son intégralité, et son développement biologique de l’embryon à la sénilité et à la mort est simplement une autre de ses dimensions, comme la longueur."
… C’est une identification intuitive de l’énergie en tant que qualité de la matière. Mais c’est une vieille révélation, très vieille, probablement l’intuition d’un shaman paléolithique… " Garry Snyder(1)
La mythologie et la cosmologie de la magie sont enracinés dans cette "intuition du chaman paléolithique" : que toute chose est constituée d’énergie, de vortex de forces mouvantes, continues, au fil de flots toujours recommencés. Sous des apparences d’indépendance, d’objets figés dans un courant de temps linéaire, la réalité est un champ d’énergie qui fige temporairement les énergies en formes. Dans le temps, tout ce qui est figé se dissout, mais c’est seulement pour se réassembler ensuite en de nouvelles formes, en de nouveaux vecteurs.
Cette vision de l’univers comme une réciprocité de forces mouvantes — qui, incidemment, correspond à un étrange degré aux vues de la physique moderne — est le produit d’un mode de perception très spécial. La conscience éveillée ordinaire considère le monde comme établi ; elle se concentre sur une seule chose à la fois, l’isolant de son contexte, comme si on éclairait une forêt sombre avec le faisceau lumineux très étroit d’une lampe torche : on ne peut illuminer qu’ une seule feuille ou qu’une seule pierre à la fois. La conscience extraordinaire, l’autre mode de perception qui est plus large, holistique (2),et indifférencié, considère davantage les réseaux de correspondances(3) et leurs relations que les objets fixes. C’est le mode de la conscience modifiée (4). C’est une pâle lumière argentée qui révèle le jeu des branches entrelacées et la danse des ombres, une lumière qui considère les différents sentiers comme autant d’espaces dans le grand tout.
Les aspects magiques et physiques de l’art sont concernés par l’éveil de la conscience modifiée et celle-ci doit, par l’entraînement, devenir un un outil utile. La magie n’est pas quelque chose de surnaturel ; c’est — selon la définition de Dion Fortune — l’"art de changer de conscience à volonté" — d’allumer ou d’éteindre la torche, de remarquer les détails, de voir avec les étoiles.
La conscience ordinaire est très valorisée dans la magie, mais les sorcières en connaissent les limites. C’est, en un sens, une grille à travers laquelle nous donnons sens au monde, un système de classification qui nous a été transmis culturellement. Il y a une infinité de grilles pour déchiffrer le monde ; l’"autre vision" nous libère des limites de notre culture.
"Nos semblables sont des magiciens noirs" disait Don Juan, le chaman Yaqui, à son étudiant Castanéda dans Histoires de pouvoir (5). "Réfléchis un moment. Est-ce que tu peux dévier du chemin qu’ils t’ont fixés ? Non. Tes pensées et tes actions sont fixés pour toujours en leurs termes. Moi, de l’autre côté, je t’apporte la liberté. Elle est chère, mais le prix n’en est pas impossible. Alors crains tes ravisseurs, tes maîtres. Ne perds pas ton temps et ton pouvoir a avoir peur de moi".
En magie, le prix de la liberté c’est, premièrement, la discipline et la responsabilité. La vision modifiée est un potentiel naturel inhérent à chacun de nous, mais il faut beaucoup de travail pour la développer et l’entraîner. Les pouvoirs et les possibilités acquis doivent être utilisés de façon responsable ; sinon, comme pour Sauron dans Le Seigneur des anneaux, ils détruiront ceux qui les possèdent. Ceux qui voudront être libres doivent aussi être disposés à être éventuellement marginalisés. Dans nos cultures occidentales modernes, les artistes, les poètes et les visionnaires, laissons pour le moment les sorcières de côté, les mystiques et les chamans sont souvent rejetés par leur culture, laquelle tend à dévaluer l’intangible en faveur des solides fruits du succès monétaire. Mais le prix final de la liberté est la volonté de faire face à ce qui est le plus effrayant de tout, sa propre identité. La conscience modifiée, l’"autre moyen de savoir" est davantage le mode de perception de l’inconscient que celui de l’esprit rationnel. Les profondeurs de notre propre être ne sont pas toutes en lumière ; pour voir clairement, nous devons volontairement plonger dans l’obscurité, dans nos abîmes intérieurs et reconnaître les créatures que nous y trouveront. Comme l’explique l’analyste jungien M. Esther Harding dans Woman’s Mystery, "Ces facteurs subjectifs […] sont de puissantes entités psychiques, qui appartiennent à la totalité de notre être, qui ne peuvent être détruites. Aussi longtemps qu’elles restent des parias méconnus de notre vie consciente, elles viendront s’interposer entre nous et tout ce que nous voyons, et notre monde entier en sera soit altéré, soit éclairé."
Peut-être que le moyen le plus convainquant de présenter la conception qu’a la magie de l’individu est d’examiner quelques unes des récentes découvertes expérimentales des biologistes et des psychologues. Robert Ornstein, dans The Psychology of Consciousness, décrit ses expériences avec des sujets épileptiques ou ayant subi des dommages cérébraux. Il démontre que les deux hémisphères du cerveau sont spécialisés précisément dans les deux modes de conscience dont nous venons de discuter. "L’hémisphère gauche (qui correspond à la partie droite de notre corps) est concerné principalement par un mode de pensée analytique, logique, notamment dans les fonctions verbales et mathématiques. Il fonctionne en séquences principalement linéaires. Cet hémisphère semble traiter l’information de façon séquentielle". Comme notre faisceau de lumière, il se concentre sur un seul sujet à la fois, en excluant les autres. Il perçoit le monde comme fait de choses séparées, dont on peut avoir peur ou envie, qui peuvent être manipulées pour convenir à nos desseins. "Il semble avoir évolué à partir de sa fonction première qui était d’assurer notre survie biologique". "L’hémisphère droit (connecté au côté gauche de notre corps) semble être spécialisé dans les opérations mentales holistiques(2). Ses aptitudes au langage sont très limitées. Cet hémisphère est principalement responsable de notre orientation dans l’espace, de nos activités artistiques, de notre image corporelle, de la reconnaissance visuelle. Il traite l’information de façon plus diffuse que ne le fait l’hémisphère gauche, et ses charges exigent qu’il intègre plusieurs entrées (6) à la fois." Il s’agit de la vision modifiée, qui considère l’univers comme une danse d’énergies tourbillonnantes, qui "ne pose pas comme des axiomes définitifs les concepts de durée, de futur ou de passé, de cause ou d’effet, mais qui propose un ensemble atemporel de motifs". (7)
Ce mode de conscience est vital pour la créativité. Comme l’énonce Anton Ehrenzweig dans The Hidden Order of Art, "La complexité de n’importe quel travail artistique, même simple, dépasse de loin les pouvoirs de la conscience ordinaire, qui, avec ses points de mire très précis, ne peut être présente que pour une chose à la fois. Seule l’extrême indifférenciation de la vision inconsciente peut traiter ces complexités. D’un simple coup d’œil, elle traite images et masses avec la même impartialité".
(1). In Lee Bartlett, " Interview — Gary Snyder ", California Quarterly 9, 1975, pp. 43-50.
(2) Holistique. Cf. définition holisme : n. masc. (du grec holos " entier "). Philosophie. Mot créé par le philosophe sud-africain J.C. Smuts (Holism and Evolution, 1926 ), pour définir un système où les phénomènes sont des totalités irréductibles à la somme ou même à l'association structurelle de leurs composantes. V. Teilhard de Chardin. Ce mot, qui connaît aujourd'hui une grande fortune, a été repris pour décrire, dans des domaines aussi différents que la physique quantique, l'épistémologie ou les médecines douces et les doctrines "New Age ", des systèmes que l'on veut caractériser par les relations de dépendance ontologique existant entre leurs parties constituantes, en opposition à l'approche de la "philosophie analytique " qualifiée alors de "réductionnisme ". Dans la phraséologie d'un grand nombre de sectes développant une vision de l'homme fondée sur l'interdépendance de tous les éléments du cosmos, ce concept ne veut plus dire autre chose que "tout est dans tout ". Merci qui ? (NdT)
3. Traduction libre ! En fait Starhawk utilise le mot " motif " (pattern). Je trouve que " réseau de correspondances " est davantage évocateur. Si je me plante, n’hésitez pas, engueulez-moi par mail !
4. Ouche ! Dans le texte : " starlight mode ". Evocateur oui, mais à force de filer la métaphore… la cruche se casse. Je traduis donc " starlight consciousness " par " conscience modifiée ". C’est dit. Proposez mieux, je suis preneuse.
5. Carlos Castaneda, Tales of Power, New York, Simon & Schuster, 1974, pp. 28-29. Traduction française Histoires de pouvoir, Gallimard, coll. "Essais" (en poche, donc…) Autres Castaneda disponibles en poche aussi. Ça a vieilli non ?
6. Le vocabulaire américain m’énerve, surtout ses métaphores ! ! ! Je traduis bien entendu "input" par "entrée". Si quelqu’un a une meilleure idée…
7. Ce sujet me fait immanquablement penser à ce que disaient les personnages de La Tour interdite, de Zimmer Bradley… Dans les deux cas, c’est la gardienne Léonie qui parle à Damon.
Référence 1 (La Tour interdite, Pocket n°5320, traduction Simone Hilling) "Et la vérité, c’est que ton esprit est un réseau ténu de mouvances intangibles dans un royaume d’abstractions."
Référence 2 : (idem) "Toute pensée ayant jamais dérangé le tissu dont l’univers est fait demeure, indélébile, et peut être retrouvée [ …] Il n’est pas facile d’éloigner suffisamment son esprit des concordances pour libérer ce que vous appelez le monde réel du temps tel que vous le connaissez. Le temps lui-même n’est sans doute rien de plus qu’un moyen de structurer la réalité, afin que nos cerveaux puissent la comprendre […]. Dans l’ultime réalité de l’univers, au regard duquel nos expériences ne sont que des approximations, il est probable que le temps séquentiel n’existe pas, mais que passé, présent et futur soient confondus en un tout chaotique. Au niveau physique — qui inclut le niveau où nous nous trouvons en ce moment, le monde des images où nos visualisations recréent constamment le monde que nous préférons voir autour de nous — nous trouvons plus facile de nous déplacer de ce que nous appelons le passé vers le présent, puis le futur. Mais en réalité, même un organisme physique existe sans doute immédiatement dans son intégralité, et son développement biologique de l’embryon à la sénilité et à la mort est simplement une autre de ses dimensions, comme la longueur."
Ecrit par , le Samedi 17 Mai 2003, 00:28 dans la rubrique Journal de bord.