Je cerne, je renforce et je transmets à marteler sur les copies c'est le texte que vous analysez ; la psychologie du personnage importe peu : il faut analyser le texte ; mais où est le texte dans cette histoire  ?, et autres on se moque du "message" de l'auteur : c'est le texte qui compte. Formatage paris III et de sa chouette bande de gauchistes : il n'y a pas d'auteur, encore moins de personnage, le texte est issu d'un grand rien (et tend à retourner assez vite, en vertu de lois assez peu claires quoique fonctionnant de façon idéale).

Or donc bref, je me disais ça, et pensais à me venger en allant vérifier si Gracq était toujours vivant (une sorte de manie que j'ai deux fois par an, comme si ça pouvait m'importer), quand le téléphone a sonné et qu'"on" m'a fait remarquer que ma colonne de lectures n'avait pas bougé depuis très longtemps.

Bah oui, c'est vrai, d'un autre côté, est-ce que j'en ai lu beaucoup ces derniers temps, des ouvrages indispensables, et qui restent indispensables passé le premier moment d'enthousiasme ? (Déjà je suis bon public et en outre, le simple fait qu'un bouquin ne me tombe pas des mains me semble miraculeux, parfois.)
Alors voyons pour mars-avril : Sylvie Germain, Le Livre des nuits (il était temps) ; oui. Pat Conroy, Le Prince des marées : a posteriori non (faut quand même être gonflé pour trouver que c'est un bouquin-culte, ou alors il faut aimer les ficelles grosses comme des colonnes). Au moins est-ce un gros livre, ce qui a des avantages. Robert Chalmers, Une vie en chute libre : a posteriori non. Matt Ruff, La proie des âmes : ouais (au moins c'est drôle). Des extraits du Bardo-Thödol : non (ça me déprime tout ce à quoi il faudra penser en mourant). Jim Harrison, De Marquette à Véracruz : tellement fascinant que j'ai déjà oublié l'intrigue ; euh... un mec dans la forêt ? en hiver ? avec des chiens ? Nancy Huston, Professeurs de désespoir : jouissif au début ; mais pas après bon sang, pourquoi casser tous ces bons auteurs ? (Schopenhauer, Beckett, Cioran, Bernhard, Kundera, Jelinek, j'en oublie parce que je n'aime pas les autres.) Alessandro Baricco, Soie : mignon. Plus des classiques de sf chiantissimes pendant les vacances, genre L'Année du soleil calme, ainsi que des trucs de sf pas racontables (les collaborations de McCaffrey, (pfiou c'te honte) et un autre space op ia/humains pas lisible (me souviens déjà plus du nom de l'auteur). Mais de tout ça, je n'ai rien à mettre dans ma liste moi ! (Enfin si, j'ai relu Dune de façon très pointilleuse et pour la 187e fois de ma vie, sinon c'est tout). Du coup j'ai fait du ménage par le vide dans la colonne de droite ; bah, ça va faire de la place pour les archives ;) (trois ans, hein, pas que j'en sois fière mais déjà trois ans sans changer d'hébergeur, c'est une sorte de record, non ?)