Lascaux 1984
Eh bien voilà je l'ai retrouvé, ce texte de Léotard que j'ai l'impression de paraphraser sans fin depuis juillet 1984. (Non que ça serve à grand chose de ne de pas brûler ses journaux intimes, — mais au moins ça, pour ainsi dire : rien.)
Hommes de l'an 3000
lorsque vous reviendrez
décharnés d'amertume
éblouis de rancœur
refaites-moi le coup
de marcher sur la lune
où ahuri, amer, j'irai
ahurissant mon front
ma bouche mon son
mes chants hallucinés
aux parois de la mesure
enfin inscrits.
Ne cherchez pas dans l'eau
nos yeux qui furent sans larmes
dans l'écho des montagnes
nos pieds muets
ni de nos mains la paume
à jamais perdue
reconnaissez le verbe
à sa chevelure infinie
adorez, remâchez l'histoire animale
retournez la mort
de vos mains sans fin
décomposez la lente intelligence
de l'arbre fauve de l'automne.
Hommes de l'an 3000
lorsque vous reviendrez
décharnés d'amertume
éblouis de rancœur
refaites-moi le coup
de marcher sur la lune
où ahuri, amer, j'irai
ahurissant mon front
ma bouche mon son
mes chants hallucinés
aux parois de la mesure
enfin inscrits.
Ne cherchez pas dans l'eau
nos yeux qui furent sans larmes
dans l'écho des montagnes
nos pieds muets
ni de nos mains la paume
à jamais perdue
reconnaissez le verbe
à sa chevelure infinie
adorez, remâchez l'histoire animale
retournez la mort
de vos mains sans fin
décomposez la lente intelligence
de l'arbre fauve de l'automne.
Voilà qui conclut bien agréablement cet insupportable coup de blues qui m'est tombé dessus de 16 h 05 à 16 h 17 — un vrai de vrai, celui-là. Et puis aller faire des courses entre chien et loup, je suis sûre que ça va me coller la pêche.
Ecrit par Loutre, le Samedi 11 Décembre 2004, 16:54 dans la rubrique Journal de bord.