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De la récurrence de certaines compulsions
Oscillations entre le sinistre et l'espoir, fond de l'air doux, fin d'après-midi très parisienne (il y a une portion de l'avenue du Général Leclerc, globalement juste après Alésia et jusqu'au deux-tiers avant Denfert — comment ça c'est pas clair ? — qui se prête merveilleusement bien à la méditation. J'emprunte rarement ce chemin parce que je n'ai rien de particulier à y faire mais la magie y opère toujours peut-être est-ce la lumière qui y règne deux heures avant le coucher du soleil), entre sinistre et espoir donc des histoires de cailloux lancés dans des mares et pas seulement, des événements qui se précipitent, des non-événements retardés (rhâlala), la présence et une immense impuissance, bref : la lagune est bien crade et la planche grâce à laquelle j'essaie de glisser sur la vague passablement savonnée (une espèce de concours auquel je participe concernant le cliché le plus usé du monde) mais je tiens dessus, choisissons la lumière et prenons de bonnes résolutions, me dis-je tout à trac. (Et puis aussi parce que tout ce que je me suis promis le 6 septembre dernier s'est réalisé, notamment rapport aux amours imaginaires où quand même j'ai fait très fort alors du coup je tente pareil pour 2004/2005). Car à mesure que le temps passe eh bien figurez-vous je mesure le temps qui passe (pv destinée à faire rire un mien lecteur ou comment chercher désespérément la chanson la plus conne du monde).

Cette année donc ce sera clair, moins d'internet, davantage de sommeil, de travail et de baise. Pour l'amour on verra bien. J'aurais bien une aventure ou deux, cette année, tiens ; je devrais bien pouvoir trouver quelqu'un(e) parmi mes 150 collègues, j'ai deux fois plus le choix et ça ne me sert à rien. Participer allègrement et sans grogner à la vie de mes trois ou quatre meutes aussi, et ne pas en privilégier systématiquement une au dépend des autres. Et comme d'habitude jeter les légumes dans le bas du frigo avant qu'ils ne jaunissent, moisissent, pourrissent, se tchernobylisent. Et (vachement bien ces nouvelles archives) cesser d'imaginer que je vais me réincarner en blatte, me saper correctement pour aller bosser, au moins faire des efforts pour ne pas me décalquer la marque de l'encadrement de la vitre du rer sur la joue parce que ça ne fait pas sérieux, éviter d'émailler mes cours du mot "foutre", payer mes factures à temps, soigner mon pied sans croire que ça va s'arranger tout seul et tuer la coiffeuse qui m'a ratiboisée au point que je devrais faire fureur au Pulp, malgré mes cernes (au moins lui faire comprendre que lorsque je dis "court-court", ça veut pas dire rasée).

J'en étais là de mes efforts de comparaison 2003/2004 et d'examen de conscience quand j'entends une petite voix désincarnée qui me tire par la manche avec insistance :

— Hé !
— Ouaipf quoi ?, que je grogne.
— Ça !
— Quoi ça ?
— Ça, ça, là !, dit-elle en indiquant de son doigt translucide de fantôme un point situé approximativement au milieu de mon aire de Broca.
— Putain tu fais chier petite voix, que je lui rétorque, arrête de tirer ma manche, tu vas déformer mon pull préféré.
— Tu vas en parler ?, me demande-t-elle d'un ton enjôleur. Faut en parler un peu quand même. Sinon je te nique ton pull.
— Tu vas pas jouer les Jiminy Cricket non ?
— Grrrrrrr.
— Hein ? Mouaipf. Qu'est-ce que tu veux que j'en dise ?
— Un truc genre que t'as pêté les plombs ?
— Mais..., bêle-je. Je ne cesse de te dire que ce n'était pas un pêtage de plombs. J'étais sérieuse. C'est juste que je me suis adressée à la mauvaise personne. Ça m'apprendra à ne pas dire les choses à temps. Voilà, je rajoute dans mes bonnes résolutions : dire les choses à temps avant qu'on ait l'impression que je pête les plombs. Pardon, pardon, pardon. Je ne suis immensément responsable que de ne pas avoir dit les choses à temps. Et de n'avoir pas pris de précautions, et d'avoir blessé quelqu'un qui ne le méritait qu'à moitié.
— T'es insupportable ma pauvre fille, si c'est comme ça PV rentrer cerveau me sort la petite voix, avant de reprendre la forme d'une étincelle et de réintégrer l'un de mes deux hémisphères (parce que faut pas déconner, je ne sais pas où c'est moi, l'aire de Broca).

Oui. M'a coupé la chique la petite voix. Apparemment c'est récurrent en septembre j'ai comme une compulsion à envoyer au moins un mail vachard à quelqu'un que j'aime beaucoup et qui ne le mérite pas tout à fait. Et j'ignore vraiment comment finir ce post, compte-tenu du fait que la chatte vient de me piquer ma chaise de bureau, qu'il est impensable que je l'en déloge, et que taper debout, ça manque de confort. J'accuserai bien une panne d'électricité, sans l'appeler vraiment parce qu'après les esprits de l'eau, j'aimerais assez ne pas avoir à faire avec ceux du feu.


Ecrit par Loutre, le Vendredi 17 Septembre 2004, 22:41 dans la rubrique Journal de bord.