"Utilisez pour cela le dos du brunissoir dent-de-chien" (page 42, 5e phrase)
Un avril gris-souris, c'est idéal pour parler du passé non ?
Comme parfois j'arpente le rayon rando de Go Sport la gorge serrée, me demandant quand je pourrai repartir. La vue d'une tente ouverte sur un duvet accueillant, un bleuet sous l'auvent (c'est certainement un de ces derniers modèles à turbo-giga-injection qui vous chauffent le litre d'eau en 17 secondes) et la nécessaire popotte étincelante de n'avoir jamais servi me plonge dans des abîmes de nostalgie, abîmes qui pourraient se résumer il est vrai à prendre du plaisir à être trempée de fond en comble une semaine durant, à grimper le col de la Rocheure sous la neige fondue, à se niquer les genoux en le redescendant en courant avec les douze kilos d'indispensable sur le dos, à partager le goût du génepi du soir et des jeux de mots idiots avec de parfaits inconnus sacrés dans la moiteur des dortoirs d'un refuge meilleurs amis de l'instant, dans la pluie encore paysages purement minéraux noyés sous l'eau, champ de vision rétréci à ses propres pieds et peut-être au bas de la cape du marcheur devant soi : brèves de montagne quand le temps n'existe plus.
A la maison mes chaussures aux écailles de vent patinées par l'usage et dont les semelles gardent encore trace de la terre de la Vanoise me regardent d'un air de reproche. Oh que je m'en veux. Soutenir sans trembler le regard amer d'une paire de chaussures de randonnée n'est jamais chose facile. Ça me donne envie d'écouter du Dylan tiens, ou peut-être d'essayer de retrouver ma guimbarde. Glubs.
Ceci dit les choses pourraient être pires.
Et autre chose encore (c'est le Pont des soupirs).
Je sais que je ne suis pas la seule mais : c'est moi qui déconne, ou il n'y a vraiment rien de bien sorti en SF ces derniers temps (hormis les indispensables précisés à droite dans la colonne censément émeraude) ?
Est-ce que ce serait vraiment trop demander que de lire une bonne histoire, avec des personnages au caractère marqué sans être pour autant caricatural, peut-être un ou deux héros auxquels on pourrait s'identifier, et une vraie intrigue avec ce qu'il faut de bastons spatiaux, de voyages galactiques, d'ET exotiques, de pouvoirs psys bizarres et d'étoiles erratiques ? Hein ? C'est trop demander. Il y a bien deux Brin qui sont sortis il y a peu, mais je ne joue pas 20 euros pour quelque chose qui risque d'être aussi peu bandant que La jeune fille et les clones.
(Ma théorie, puisque j'ai une théorie, consiste à considérer que toutes les maisons d'édition françaises de SF qui se sont montées dans les dix dernières années ont fortement pénalisé le lecteur, en ceci qu'au lieu d'être directement traduits en éditions de poche, les auteurs anglo-saxons le sont d'abord en grand format, d'où manque de lecteur moyen ne claquant ses 23 euros les yeux fermés que pour des valeurs sûres c'est-à-dire en gros chez Ailleurs et demain, lecteur moyen se trouvant donc fort dépourvu et contraint à se féliciter des rééditions de bouquins lus il y a dix ans (K.S. Robinson, D. Simmons) et à se plaindre pour le reste, cqfd et fin de la parenthèse.)
N'empêche qu'il y a eu des périodes autrement plus excitantes pour le lecteur de SF lambda, ouaipf.
Comme parfois j'arpente le rayon rando de Go Sport la gorge serrée, me demandant quand je pourrai repartir. La vue d'une tente ouverte sur un duvet accueillant, un bleuet sous l'auvent (c'est certainement un de ces derniers modèles à turbo-giga-injection qui vous chauffent le litre d'eau en 17 secondes) et la nécessaire popotte étincelante de n'avoir jamais servi me plonge dans des abîmes de nostalgie, abîmes qui pourraient se résumer il est vrai à prendre du plaisir à être trempée de fond en comble une semaine durant, à grimper le col de la Rocheure sous la neige fondue, à se niquer les genoux en le redescendant en courant avec les douze kilos d'indispensable sur le dos, à partager le goût du génepi du soir et des jeux de mots idiots avec de parfaits inconnus sacrés dans la moiteur des dortoirs d'un refuge meilleurs amis de l'instant, dans la pluie encore paysages purement minéraux noyés sous l'eau, champ de vision rétréci à ses propres pieds et peut-être au bas de la cape du marcheur devant soi : brèves de montagne quand le temps n'existe plus.
A la maison mes chaussures aux écailles de vent patinées par l'usage et dont les semelles gardent encore trace de la terre de la Vanoise me regardent d'un air de reproche. Oh que je m'en veux. Soutenir sans trembler le regard amer d'une paire de chaussures de randonnée n'est jamais chose facile. Ça me donne envie d'écouter du Dylan tiens, ou peut-être d'essayer de retrouver ma guimbarde. Glubs.
Ceci dit les choses pourraient être pires.
Et autre chose encore (c'est le Pont des soupirs).
Je sais que je ne suis pas la seule mais : c'est moi qui déconne, ou il n'y a vraiment rien de bien sorti en SF ces derniers temps (hormis les indispensables précisés à droite dans la colonne censément émeraude) ?
Est-ce que ce serait vraiment trop demander que de lire une bonne histoire, avec des personnages au caractère marqué sans être pour autant caricatural, peut-être un ou deux héros auxquels on pourrait s'identifier, et une vraie intrigue avec ce qu'il faut de bastons spatiaux, de voyages galactiques, d'ET exotiques, de pouvoirs psys bizarres et d'étoiles erratiques ? Hein ? C'est trop demander. Il y a bien deux Brin qui sont sortis il y a peu, mais je ne joue pas 20 euros pour quelque chose qui risque d'être aussi peu bandant que La jeune fille et les clones.
(Ma théorie, puisque j'ai une théorie, consiste à considérer que toutes les maisons d'édition françaises de SF qui se sont montées dans les dix dernières années ont fortement pénalisé le lecteur, en ceci qu'au lieu d'être directement traduits en éditions de poche, les auteurs anglo-saxons le sont d'abord en grand format, d'où manque de lecteur moyen ne claquant ses 23 euros les yeux fermés que pour des valeurs sûres c'est-à-dire en gros chez Ailleurs et demain, lecteur moyen se trouvant donc fort dépourvu et contraint à se féliciter des rééditions de bouquins lus il y a dix ans (K.S. Robinson, D. Simmons) et à se plaindre pour le reste, cqfd et fin de la parenthèse.)
N'empêche qu'il y a eu des périodes autrement plus excitantes pour le lecteur de SF lambda, ouaipf.
Ecrit par Loutre, le Mardi 20 Avril 2004, 16:46 dans la rubrique Journal de bord.
Commentaires :
Re: Arrête de geindre mèmére...
Comme si j'en avais jamais lu, de la fantasy... hé Gima, je vais te dire un secret : au bout de 20 ans, la fantasy, ça lasse... Et tu pourras me les citer tous, de Moorcock en passant par Eddings et tout ce que tu voudras : ça lasse !
Préfère retourner parler à mes chaussures tiens...
Préfère retourner parler à mes chaussures tiens...
gima
22-04-04
à 01:27
Re: Re: Arrête de geindre mèmére...
Bah ma loutre...
Reprends espoir...
Et si je te l'amène de force tu me l'envois à la figure mon bouquin? Même avec un grand sourire et une bouteille de vin à la sauge?
Reprends espoir...
Et si je te l'amène de force tu me l'envois à la figure mon bouquin? Même avec un grand sourire et une bouteille de vin à la sauge?
Arrête de geindre mèmére...
Et si t'en profitais pour lire de la Fantasy. Je sais pas si y a des petites choses qui t'interessent dans ce domaine mais je te preterais bien Robin Hobb "l'assassin royal". C'est peut etre caricatural pour certains personnages mais là y a de vrai bons pouvoirs extra sensoriels, des intrigues en veut tu en voila et des perso qui crés par leur seule apparition un mythe eternel :p
Si ça t'interesse je t'amene ça avec ta rouleuse.
Et pour tes chaussures j'me dis qu'on dois avoir la même paire. Seulement les miennes ont trouvé appuis chez le doudou qui leur donne ainsi raison "tu t'empate, l'est temps que tu te remette à la marche...."