Recyclages
Une confidence : je ne déteste pas aller passer des concours à Arcueil. J'ignore s'il s'agit d'un micro-climat propre au Val de Marne ou de faveurs spéciales qui me seraient accordées par, mettons Poséidon, mais toujours est-il qu'il fait toujours beau, à Arcueil. La première fois que j'ai gravi les sombres escaliers du bâtiment, j'étais encore un bébé-loutre, et j'allais passer un concours général auquel m'avait inscrite une prof de français à la limite de la psychose. Un tas d'année plus tard, j'y ai passé et eu le capès, et brillamment foiré deux agregs. J'y suis passée deux fois l'année dernière pour récupérer puis rendre corrigées des copies d'examens. C'est dire si j'aime le lieu, ses pelouses minables, l'irrésistible vue sur le ciel de banlieue et ses chiottes-miroir de l'âme (on ne dira jamais assez l'importance des chiottes dans les lieux d'examen ; d'une parce que c'est aussi le coin fumeur ; de deux parce que les graffiti sont une source inépuisable d'inspiration, tel ce "vagin-power" qui m'a bien fait rire aujourd'hui).
Pas d'ironie là-dedans, j'aime le centre des examens d'Arcueil, et l'avantage des concours internes pour une tzigane de l'éducation nationale telle que moi, c'est de pouvoir y croiser des tas de têtes déjà croisées par ailleurs, à l'iufm, dans un des nombreux bahuts de l'Essonne où j'ai déjà sévi, dans des centres de correction, voire à la fac. Témoin cette C. (!) qui m'a quasiment sauté dans les bras ce matin, dont je ne me rappelais absolument rien mais dont la voix vaguement mièvre a évoqué des tas d'échos pas tous sympas d'une année de stage assez louche. Et L. aussi, la quarantaine furieusement jolie, qui toutes taches de rousseur dehors a fendu la houle des tables pour venir m'embrasser. A l'occasion on retrouve même les collègues actuels, qui à l'agreg d'histoire, qui à celle de philo, et l'on s'embrasse, et on se confidence des tas de trucs qui ne nous viendraient pas à l'esprit en salle des profs. On est encore plus freaks que d'habitude, le cheveu en bataille et le jean largement troué, les pompes à la limite du chausson, visage récuré au savon sans trace de maquillage mais on a le regard clair et le sourire facile, le soleil pointe, on se sent en vacances, on s'est offert, comble du luxe, des clopes toutes cousues pour l'occasion, on se saoûle de caféine, ce n'est pas comme si l'enjeu était d'importance et la terre ne s'arrêtera pas de tourner à cause de nos impasses.
Dans la salle (au juger 10 mecs pour 200 filles), les gens boivent des trucs immondes, d'improbables mixtures hâtivement transvasées le matin même dans des bouteilles de flotte de 50 cl. A ma gauche, dans une bouteille de ce qui fut de la Badoît-fraise, quelque chose qui ressemble de loin à du lait chocolaté mais en plus clair. Ça a l'air à la fois gras et sirupeux, qui sait, c'est peut-être un cocktail au Baileys, si c'est le cas j'en veux. Au sud-ouest (du moins si je considère que le nord est devant moi, hypothèse légèrement gonflée et égocentrique me plaçant au centre du monde), je suis sûre que c'est un truc marabouté. C'est noirâtre, plus opaque que du café, et versé dans une petite bouteille en verre de Perrier. En tous les cas ça se boit à petites gorgées précautionneuses et s'il s'agit d'un filtre quelconque, j'en veux aussi. Plus chic le thermos métallique de petite taille, que je ne suis pas la seule à arborer, tel un étendard du bon goût et de l'audace technologique (le fait est que le mien, le deuxième du genre puisque le premier a été méthodiquement occis par K., qui non contente de me péter ma thermos fétiche a aussi essayé à l'époque de me piquer ma petite amie, le mien donc, offert par mon frère cet été, a un mode d'ouverture qui nécessite au moins un doctorat en techno).
Le sujet (chronologiquement on en est à l'ouverture des sujets) porte sur un corpus de poèmes en prose de factures assez classique a priori malgré deux superbes fautes de frappe ; Baudelaire, Rimbaud, Claudel, avec une petite effronterie du jury, Aloysius Bertrand. Décidément Claudel, que je connais à peine et qui ne m'attire pas, m'a déjà posé des problèmes au concours général il y a, bon quoi, longtemps, et m'en repose cette année. Comme il y a quelques années, je suis saisie à la vue de son nom d'une espèce de Compulsion Sacrée et là toc, j'ai une irrésistible envie de parler de Saint John Perse, que je connais beaucoup mieux. C'est cette histoire de "chœur ininterrompu de rainettes", mais ça pourrait être n'importe quoi d'autre, une compulsion, surtout une Compulsion Sacrée, ça ne s'explique pas. D'ailleurs Saint John Perse aurait plus volontiers écrit "C'étaient de grands orchestres de rainettes sur toutes places de l'univers", me pensais-je in petto alors que j'hésitais entre rester ou aller voir ailleurs si l'herbe était plus verte. Et d'ailleurs à la place de "la terre ne présente pas aux astres une mer si large sans offrir plus de prise à leur impulsion", il me semble que Saint John Perse aurait écrit "Très grands orchestres batraciens aux arcanes des astres, de très astres scintillants aux fragments de carte sidérale". Et alors, 9 h 50 du matin en salle A6, c'est-à-dire en début d'épreuve et pas encore décidée de la suite des opérations qui a consisté à plancher pendant les sept heures de l'épreuve, je suis saisie du feu sacré et invente un jeu littéraire que je pourrais faire breveter au cndp et qui intéresserait environ deux collègues : découper du Claudel pour en faire du Saint John Perse. Mieux, mélanger du Rimbaud et du Claudel pour en faire du Saint John Perse.
Application
Textes de base
1) Rimbaud, "Soir historique"
En quelque soir, par exemple, [...] on a les saintes, les voiles, et les fils d'harmonie, et les chromatismes légendaires, sur le couchant. [on passe la suite pour arriver directement à la fin]
Non ! — Le moment de l'étuve, des mers enlevées, des embrasements souterrains, de la planète emportée, et des exterminations conséquentes, certitudes si peu malignement indiquées dans la Bible et par les Normes et qu'il sera donné à l'être sérieux de surveiller. — Cependant ce ne sera point un effet de légende !
2) Claudel, La Nuit à la véranda
[...] J'entends cette nuit le chœur ininterrompu des rainettes, pareil à une élocution puérile, à une plaintive récitation de petites filles, à une ébullition de voyelles.
J'ai longuement étudié les mœurs des étoiles. Il en est qui vont seules, d'autres montent par pelotons. J'ai reconnu les Portes et les Trivoies. A l'endroit le plus découvert gagnant le point le plus haut, Jupiter pur et vert marche comme un veau d'or. [...]
L'arcane, arrivant à la dernière de ces dix fenêtres, est de surprendre à l'autre fenêtre au travers de la chambre ténébreuse et inhabitée un autre fragment de carte sidérale. [...]
Et ça donne :
"Et la magie de s'évoquer, souffle de brume, affliction d'étuve, très grande magie magicke sur les mers enlevées, sur les planètes emportées, sur toute légende périssable.
Jupiter un soir pleure le veau d'or. En quelque soir au très grand large marche le désert.
Et les étoiles un soir furent grandes dans les voiles. L'Arcane elle-même, à son de clavecin, ne s'y ferait point entendre.
Aimez, ô batraciens, les pelotons d'étoiles et les plaintives récitations, très grands orchestres batraciens aux arcanes des astres, très grands astres scintillants aux fragments de carte sidérale""
Ben quoi ?
Pas d'ironie là-dedans, j'aime le centre des examens d'Arcueil, et l'avantage des concours internes pour une tzigane de l'éducation nationale telle que moi, c'est de pouvoir y croiser des tas de têtes déjà croisées par ailleurs, à l'iufm, dans un des nombreux bahuts de l'Essonne où j'ai déjà sévi, dans des centres de correction, voire à la fac. Témoin cette C. (!) qui m'a quasiment sauté dans les bras ce matin, dont je ne me rappelais absolument rien mais dont la voix vaguement mièvre a évoqué des tas d'échos pas tous sympas d'une année de stage assez louche. Et L. aussi, la quarantaine furieusement jolie, qui toutes taches de rousseur dehors a fendu la houle des tables pour venir m'embrasser. A l'occasion on retrouve même les collègues actuels, qui à l'agreg d'histoire, qui à celle de philo, et l'on s'embrasse, et on se confidence des tas de trucs qui ne nous viendraient pas à l'esprit en salle des profs. On est encore plus freaks que d'habitude, le cheveu en bataille et le jean largement troué, les pompes à la limite du chausson, visage récuré au savon sans trace de maquillage mais on a le regard clair et le sourire facile, le soleil pointe, on se sent en vacances, on s'est offert, comble du luxe, des clopes toutes cousues pour l'occasion, on se saoûle de caféine, ce n'est pas comme si l'enjeu était d'importance et la terre ne s'arrêtera pas de tourner à cause de nos impasses.
Dans la salle (au juger 10 mecs pour 200 filles), les gens boivent des trucs immondes, d'improbables mixtures hâtivement transvasées le matin même dans des bouteilles de flotte de 50 cl. A ma gauche, dans une bouteille de ce qui fut de la Badoît-fraise, quelque chose qui ressemble de loin à du lait chocolaté mais en plus clair. Ça a l'air à la fois gras et sirupeux, qui sait, c'est peut-être un cocktail au Baileys, si c'est le cas j'en veux. Au sud-ouest (du moins si je considère que le nord est devant moi, hypothèse légèrement gonflée et égocentrique me plaçant au centre du monde), je suis sûre que c'est un truc marabouté. C'est noirâtre, plus opaque que du café, et versé dans une petite bouteille en verre de Perrier. En tous les cas ça se boit à petites gorgées précautionneuses et s'il s'agit d'un filtre quelconque, j'en veux aussi. Plus chic le thermos métallique de petite taille, que je ne suis pas la seule à arborer, tel un étendard du bon goût et de l'audace technologique (le fait est que le mien, le deuxième du genre puisque le premier a été méthodiquement occis par K., qui non contente de me péter ma thermos fétiche a aussi essayé à l'époque de me piquer ma petite amie, le mien donc, offert par mon frère cet été, a un mode d'ouverture qui nécessite au moins un doctorat en techno).
Le sujet (chronologiquement on en est à l'ouverture des sujets) porte sur un corpus de poèmes en prose de factures assez classique a priori malgré deux superbes fautes de frappe ; Baudelaire, Rimbaud, Claudel, avec une petite effronterie du jury, Aloysius Bertrand. Décidément Claudel, que je connais à peine et qui ne m'attire pas, m'a déjà posé des problèmes au concours général il y a, bon quoi, longtemps, et m'en repose cette année. Comme il y a quelques années, je suis saisie à la vue de son nom d'une espèce de Compulsion Sacrée et là toc, j'ai une irrésistible envie de parler de Saint John Perse, que je connais beaucoup mieux. C'est cette histoire de "chœur ininterrompu de rainettes", mais ça pourrait être n'importe quoi d'autre, une compulsion, surtout une Compulsion Sacrée, ça ne s'explique pas. D'ailleurs Saint John Perse aurait plus volontiers écrit "C'étaient de grands orchestres de rainettes sur toutes places de l'univers", me pensais-je in petto alors que j'hésitais entre rester ou aller voir ailleurs si l'herbe était plus verte. Et d'ailleurs à la place de "la terre ne présente pas aux astres une mer si large sans offrir plus de prise à leur impulsion", il me semble que Saint John Perse aurait écrit "Très grands orchestres batraciens aux arcanes des astres, de très astres scintillants aux fragments de carte sidérale". Et alors, 9 h 50 du matin en salle A6, c'est-à-dire en début d'épreuve et pas encore décidée de la suite des opérations qui a consisté à plancher pendant les sept heures de l'épreuve, je suis saisie du feu sacré et invente un jeu littéraire que je pourrais faire breveter au cndp et qui intéresserait environ deux collègues : découper du Claudel pour en faire du Saint John Perse. Mieux, mélanger du Rimbaud et du Claudel pour en faire du Saint John Perse.
Application
Textes de base
1) Rimbaud, "Soir historique"
En quelque soir, par exemple, [...] on a les saintes, les voiles, et les fils d'harmonie, et les chromatismes légendaires, sur le couchant. [on passe la suite pour arriver directement à la fin]
Non ! — Le moment de l'étuve, des mers enlevées, des embrasements souterrains, de la planète emportée, et des exterminations conséquentes, certitudes si peu malignement indiquées dans la Bible et par les Normes et qu'il sera donné à l'être sérieux de surveiller. — Cependant ce ne sera point un effet de légende !
2) Claudel, La Nuit à la véranda
[...] J'entends cette nuit le chœur ininterrompu des rainettes, pareil à une élocution puérile, à une plaintive récitation de petites filles, à une ébullition de voyelles.
J'ai longuement étudié les mœurs des étoiles. Il en est qui vont seules, d'autres montent par pelotons. J'ai reconnu les Portes et les Trivoies. A l'endroit le plus découvert gagnant le point le plus haut, Jupiter pur et vert marche comme un veau d'or. [...]
L'arcane, arrivant à la dernière de ces dix fenêtres, est de surprendre à l'autre fenêtre au travers de la chambre ténébreuse et inhabitée un autre fragment de carte sidérale. [...]
Et ça donne :
"Et la magie de s'évoquer, souffle de brume, affliction d'étuve, très grande magie magicke sur les mers enlevées, sur les planètes emportées, sur toute légende périssable.
Jupiter un soir pleure le veau d'or. En quelque soir au très grand large marche le désert.
Et les étoiles un soir furent grandes dans les voiles. L'Arcane elle-même, à son de clavecin, ne s'y ferait point entendre.
Aimez, ô batraciens, les pelotons d'étoiles et les plaintives récitations, très grands orchestres batraciens aux arcanes des astres, très grands astres scintillants aux fragments de carte sidérale""
Ben quoi ?
Ecrit par Loutre, le Mardi 3 Février 2004, 21:30 dans la rubrique Journal de bord.
Commentaires :
Re:
Superbe Triplex, superbe ! Oh que c'est drôle ! Oh comme tu fais bien le SJP !
"... sur toute chose didacticienne, sur toute chose problématicienne, parmi le monde entier des textes..."
J'ai beau adorer SJP, Gracq a raison : "Cette poésie singulière est un discours sans orientation et sans pente, une pâte plutôt, une matière verbale fondamentalement exclamative, d'une consistance et d'une saveur absolument suis generis, dont l'échantillon le plus exigu n'importe où prélevé suffit à l'identification immédiate, au point qu'elle semble incorporer son propre pastiche."
Tout est dit :) mais rien n'empêche de continuer !
"... sur toute chose didacticienne, sur toute chose problématicienne, parmi le monde entier des textes..."
J'ai beau adorer SJP, Gracq a raison : "Cette poésie singulière est un discours sans orientation et sans pente, une pâte plutôt, une matière verbale fondamentalement exclamative, d'une consistance et d'une saveur absolument suis generis, dont l'échantillon le plus exigu n'importe où prélevé suffit à l'identification immédiate, au point qu'elle semble incorporer son propre pastiche."
Tout est dit :) mais rien n'empêche de continuer !
Triplex
03-02-04
à 23:58
Re: Re:
Oui, c'est très juste comme remarque. C'est très auto-érotique comme écriture, je trouve. Pour le dire à la SJP :
Ce sont mots qui jouissent jouissant de leur jouissance, ivres plus ivres d'avoir dit leur dit en diction de longue haleine !
à toi !
Ce sont mots qui jouissent jouissant de leur jouissance, ivres plus ivres d'avoir dit leur dit en diction de longue haleine !
à toi !
Triplex
04-02-04
à 20:05
Re: Re: Re: Re:
Mais non voyons, il ne fallait pas dire "on s'amuse bien là-dedans", mais :
"Singeries aux vastes cirques de l'écrit, et c'est Jeu et gloire de ce Jeu, on l'appelle le Jeu mais c'est visitation du Sombre au sein de l'écume, mots éclatés sur un blog de granit !"
:-D
"Singeries aux vastes cirques de l'écrit, et c'est Jeu et gloire de ce Jeu, on l'appelle le Jeu mais c'est visitation du Sombre au sein de l'écume, mots éclatés sur un blog de granit !"
:-D
Anonyme
04-02-04
à 20:44
Re: Re: Re: Re: Re:
Ah oui, donc:
Ah jeux ! Aromates poivrés ! Prodiges d'équilibriste sur les crêtes acérées du Verbe ! Haute narrations et envols de sauterelles !
Je m'approche là où pas du tout ?
j'ai du lire 6 lignes du SJP de toute mon ignare vie !
Je devrais rajouter: Bâillement bruyant de l'ignorance ! Corps grossier que la source connaissance n'a pas vêtu !
Ah jeux ! Aromates poivrés ! Prodiges d'équilibriste sur les crêtes acérées du Verbe ! Haute narrations et envols de sauterelles !
Je m'approche là où pas du tout ?
j'ai du lire 6 lignes du SJP de toute mon ignare vie !
Je devrais rajouter: Bâillement bruyant de l'ignorance ! Corps grossier que la source connaissance n'a pas vêtu !
Triplex
05-02-04
à 01:36
Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:
Ah Signature manquante ! et c'est défaut du nom sur les pages tissées au tissu de la Toile, ô Tisserand ! et c'est l'anonyme qui vient au feutre de ses pas, dans l'allongement de ses pas au feu d'astre couchant. Poésie du Poème !
Bref, tu approches, oui, mais tes phrases doivent être un peu plus longues, SJP est un poète du souffle :
Poète de grand souffle sur toute face de ce monde, de très grand souffle et propice à haute narration, de très grands gouffres et précipices de fausses exclamations.
Bref, tu approches, oui, mais tes phrases doivent être un peu plus longues, SJP est un poète du souffle :
Poète de grand souffle sur toute face de ce monde, de très grand souffle et propice à haute narration, de très grands gouffres et précipices de fausses exclamations.
Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:
Alors ? Vous Jouez bien ?
A moi, en hommage à nos maîtres chaoticiens.
"Chaos ! Berceau de l'entropie au sein des mers fractales, nous te saluons, Chaos !
Nous t'invoquons enfin toi-même, hors des rituels du maître ; qu'il n'y ait d'autre langage que ton Verbe, d'autres paroles que ton cri :
En toi mouvant de très haut chant en tes instances obscures, Chaos sur tout autel rugissant, sur toutes places surgissant, très grand Chaos bruisselant sur toute chose et jusqu'au coeur de nos sigils bondissant.
Chaos, nous voici : de nos mains de moire reliées nous te saluons, de nos bouches de nâcre ombrées nous te célébrons, ô toi Chaos qui fut sans être, portant en toi un reste de magick encore tout prêt à s'exhaler.
Ô toi Chaos qui fut sans être..."
A vous.
On s'amuse bien (sourire enfantin et satisfait). :)
A moi, en hommage à nos maîtres chaoticiens.
"Chaos ! Berceau de l'entropie au sein des mers fractales, nous te saluons, Chaos !
Nous t'invoquons enfin toi-même, hors des rituels du maître ; qu'il n'y ait d'autre langage que ton Verbe, d'autres paroles que ton cri :
En toi mouvant de très haut chant en tes instances obscures, Chaos sur tout autel rugissant, sur toutes places surgissant, très grand Chaos bruisselant sur toute chose et jusqu'au coeur de nos sigils bondissant.
Chaos, nous voici : de nos mains de moire reliées nous te saluons, de nos bouches de nâcre ombrées nous te célébrons, ô toi Chaos qui fut sans être, portant en toi un reste de magick encore tout prêt à s'exhaler.
Ô toi Chaos qui fut sans être..."
A vous.
On s'amuse bien (sourire enfantin et satisfait). :)
coronis
06-02-04
à 23:02
Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:
Encore ! Je veux du pastiche de SJP ! ( Loutre, tu me prêteras les oeuvres complètes ? Je pourrai ainsi juger avec quelle fidélité créative vous vous en sortez :) )
Par exemple comment SJP aurait traité poétiquement du sujet des incantations rituelles, hein ?
Par exemple comment SJP aurait traité poétiquement du sujet des incantations rituelles, hein ?
Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:
Par exemple comment SJP aurait traité poétiquement du sujet des incantations rituelles, hein ?
Pour ça il lui aurait fallu 7 volumes, pas moins ! Rien que les éléments, te rends-tu compte ! Un type qui a écrit Vents ! S'il avait dû écrire Terre, puis Air, puis Feu, puis Eau (il n'en est pas loin tout de même, dans ce qu'il écrit), il lui aurait fallu plusieurs vies ! Et puis, pense un peu : quelques milliers de pages sur le sel, quelques autres sur encensoirs, sur les Chaudrons Et Autres Contenants Sacrés... Quant au texte des rituels, la tête me tourne à y penser.
Relevons le défi ! Faisons ça ! Si ça marche, on met le tout en ligne, et en attendant, je fais de la pub pour cette note dans le corps du Grenier.
Pour ça il lui aurait fallu 7 volumes, pas moins ! Rien que les éléments, te rends-tu compte ! Un type qui a écrit Vents ! S'il avait dû écrire Terre, puis Air, puis Feu, puis Eau (il n'en est pas loin tout de même, dans ce qu'il écrit), il lui aurait fallu plusieurs vies ! Et puis, pense un peu : quelques milliers de pages sur le sel, quelques autres sur encensoirs, sur les Chaudrons Et Autres Contenants Sacrés... Quant au texte des rituels, la tête me tourne à y penser.
Relevons le défi ! Faisons ça ! Si ça marche, on met le tout en ligne, et en attendant, je fais de la pub pour cette note dans le corps du Grenier.
(pardon, je reformule :)
Et vous, Loutre, qui écrivez sur toute marge pour de plus vastes mots, nous livrerez-vous recette de vos songes aux salles de l'épreuve, parmi filtres et sueurs ?
Et c'est parole mustalide sur la face des eaux !