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Mon ex, suite et fin
Wééééééé ! J'ai trouvé le cadeau de noël idéal.
Pour noël, je veux...
...
...
...
... dire plein de mal de mon ex.

Voilà. Ça fait tout de même quatre mois entiers que je tourne autour du pot, alors allons-y franchement. J'ai même la thématique idéale, qui tourne autour de la façon de fêter le 31 décembre.

L'année dernière, elle m'avait invitée à passer la semaine au ski avec des amis, et m'a à peine adressé la parole pendant les six jours les plus longs de toute ma vie la décennie ; d'accord je skie comme un saumon sorti de l'eau, mais c'était pas une raison ; il faut dire qu'à force de la voir chanter des conneries sur le canapé avec ses copines, j'avais plus très envie de lui sourire. Et puis le réveillon en combi de ski sur la place de la ville de V., avec les jolis spots et le dj savoyard, ça calme.
L'année d'avant, elle m'a appris comme ça au détour de la conversation et alors qu'elle m'avait quittée depuis deux mois, qu'elle sortait avec cette pouffe de dijonnaise (j'espère qu'elle pense encore à elle, j'espère qu'elle en crève bien).
L'année d'avant -- eh bien je n'ai pas la moindre souvenir de l'année d'avant.
Mais l'année d'avant encore, ah la la je me la rappelle très bien l'année d'avant, c'était juste après la deuxième tempête, et après avoir passé le début de la nuit dans la gare de Poitiers inondée, après avoir failli m'envoler (oui oui, m'envoler ! -- c'est frêle, une loutre !) devant cet hôtel sordide du côté du Futuroscope, j'ai dû supporter les humeurs de sa mère pendant sept très longs jours, dans un coin immonde sans eau et sans électricité du sud-ouest ; je me suis perdue en forêt parce qu'à force de marcher sur les arbres tombés, on perd le chemin de vue et on a passé notre temps à grelotter et j'avais les dents tellement serrées que j'en restais muette.

Mon ex, donc, est au-delà de l'insulte ; du reste c'est moi qu'il faudrait insulter, tant j'ai supporté de trucs sans moufter. Mais pourquoi diantre n'ai-je pas sorti mon fusil du poison une masse d'arme un couteau japonais mes petits poings musclés pour en finir avec elle ? Et pourquoi est-ce que je n'arrive plus, au bout de seulement quatre mois de vrai désamour, à me rappeller combien douloureusement j'ai aimé cette fille ? Mystère.
Le plaisir seul reste. De ne plus souffrir d'amour. Ça colore tout, de mes premières pensées du matin qui ne la concernent plus jusqu'à mes rêves du soir, d'une légère aura bleue, fraîche, sereine. Derrière moi le déluge. La colonne vertébrale vaguement rafistolée, se tenir droite encore, et pas prête à recommencer.


Ecrit par Loutre, le Dimanche 21 Décembre 2003, 21:31 dans la rubrique Journal de bord.